Sous l’impulsion de Guillaume LARRIVÉ (Les Républicains), l’Assemblée Nationale a adopté une loi visant à renforcer la lutte contre le hooliganisme. Parmi ces mesures, la légalisation du fichage des supporters par les clubs. L’ADAJIS dénonce une loi liberticide prise, une fois de plus, sans consulter ni les instances du Football Français, ni les représentants des supporters, mettant ainsi clairement en péril notre avenir.

Au lendemain d’un OM-PSG, nos esprits ne sont plus focalisés sur ce « clasico » sans saveur. Effectivement, ce jeudi nos députés ont adopté un nouvel arsenal répressif à l’encontre des supporters français. Parmi les différentes mesures, l’article 1 donne la possibilité aux clubs d’établir des listes de personnes indésirables et donc de refuser l’accès aux supporters qui, sans être interdits de stade, portent atteinte aux « dispositions prises par les organisateurs » en matière de sécurité. Inutile de préciser que le PSG s’en frotte d’ores et déjà les mains.

Après avoir été rappelé à l’ordre à plusieurs reprises par la CNIL pour ses listes noires, notre club pourra désormais ficher et trier ses fans en toute légalité, sans être inquiété. Nul doute que certains dirigeants parisiens soient derrière cette mesure. Les dérives déjà constatées continueront à travers un usage abusif de la loi au détriment des supporters les plus fervents.

L’ADAJIS dénonce également le prolongement de la durée maximale des Interdictions Administratives de Stade (IAS) d’un à trois ans alors que la quasi-totalité des IAS contestées devant le Tribunal Administratif débouchent sur une procédure d’annulation.

Dans un contexte d’État d’urgence et à l’approche de l’Euro 2016, notre gouvernement intensifie donc une répression injuste, inefficace, qui bafoue les droits fondamentaux des français. Alors que nos politiques ne manquent pas une seule occasion de se revendiquer « Je suis Charlie », nous nous demandons légitimement « Où est Charlie ? ». Car les seuls bénéficiaires de cette mesure, ce sont les clubs… comme par exemple le PSG, qui fait tout pour exclure les supporters qui dénoncent la discrimination dont ils font l’objet, la hausse des prix ou encore l’absence d’ambiance au Parc des Princes. Cette exclusion portant clairement atteinte à liberté d’expression, une valeur pourtant sacrée de la République Française.

Seule éclaircie dans un horizon bien sombre, l’obligation pour les clubs de se doter d’un Officier de Liaison entre la direction et les supporters. Le référent au sein de chaque club sera nommé par les supporters eux-mêmes. Reste à savoir qui sera considéré comme « supporter », notamment au PSG, qui exclue toujours du Parc des Princes ultras et supporters historiques.

Face à la gravité de la situation, l’ADAJIS apporte son soutien à l’Association Nationale des Supporters (L’ANS) et à sa pétition lancée pour rencontrer au plus vite M. François Hollande.

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